C’est écrit…
21 Les chefs des prêtres disent à Pilate : « Ne laisse pas ce qui est écrit : “Le roi des Juifs”. Mais fais écrire : “Cet homme a dit : Je suis le roi des Juifs.” » 22 Pilate leur répond : « Ce que j’ai écrit, je le laisse écrit. »

Il a fallu passer à l’atelier…
Au v. 22, Pilate dit quelque chose de très étonnant, comme s’il se prenait pour Dieu !
Et il le dit deux fois de la même manière, puisqu’une traduction littérale serait Ce que j’ai écrit, j’ai écrit, comme pour balayer tout doute quant à ce qu’il a fait.
On pourrait penser qu’il se prend pour Dieu parce qu’il utilise deux fois la même formule que les évangiles utilisent pour introduire une citation biblique quand on lit « il est écrit » (γράφω au parfait , voir par exemple Marc 1:2 Selon ce qui est écrit dans Esaïe, le prophète : etc.).
Là, Pilate dit qu’il a lui-même écrit une parole. À noter qu’il n’y a pas d’autre exemple biblique de cette manière de faire, dire « avoir écrit » soi-même, comme les textes bibliques ont été écrits.
Quel toupet ?
Peut-être faut-il se rappeler ce que Jésus a dit de lui, quelques versets plus haut : Tu n’as sur moi aucun pouvoir, sauf celui que Dieu te donne (v. 11).
Et au v. 22, Pilate dit qu’il a utilisé son pouvoir de dire qui est Jésus, comme s’il avait été Dieu lui-même qui donne une parole.
Du coup, la demande des chefs des prêtres prend une autre tournure, que nous allons méditer.

Finalement, méditons…
Les chefs des prêtres aimeraient bien ajouter quelque chose à ce qui est écrit.
Pour que cela corresponde à ce qu’ils croient.
Voilà une tentation que nous croisons souvent : le désir qu’un texte soit un peu modifié, pour qu’il soit plus clair.
Sauf que « plus clair » signifie souvent « en accord avec mes convictions », indépendamment du texte, sauf s’il était un peu amélioré…
Or les textes sont ce qu’ils sont, tels qu’ils sont !
Pourquoi ne nous sont-ils alors pas suffisants ?
À moins que nous ne croyions pas dans la suffisance des textes ?
Puissions-nous aborder les textes avec respect et humilité.
Puissions-nous nous laisser bousculer et bouleverser par les textes tels qu’ils sont, pour découvrir qui est vraiment le Christ, puisque là est l’enjeu.
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